Petite chouette discrète
Ce magnifique rapace nocturne ne se laisse pas facilement observer : ses habitudes sont essentiellement nocturnes et crépusculaires. Et parce qu'elle se fait rare dans nos contrées de l'est de la France, la petite chouette fait l'objet d'une surveillance accrue depuis 2007 de la part de l'Office National des Forêts et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
La chouette de
Tengmalm (Aegolius funereus) fait partie de nos plus petites chouettes en France, avec la chevêchette. En effet, elle mesure rarement plus de 27 centimètre, ce qui explique qu'elle soit difficile à observer dans les épaisses forêts de résineux ou mixtes des massifs de l'est du pays.Suivi et comptages Pourtant, elle est bel et bien présente dans les Alpes, le Jura, le massif Central, les Vosges ou encore les plaines d'Alsace.
Mais les observations les plus intéressantes ont été faites pour la période 2016 et 2017, durant laquelle il semblerait que ses effectifs aient augmenté dans le Jura, à cheval entre la France et la Suisse.Comment expliquer que cette petite chouette si sensible se soit sentie si bien dans nos massifs de l'est durant ces deux années précises ? Il y a plusieurs raisons à cette augmentation de la population de l'oiseau.Favoriser la reproduction D'abord, le développement des futaies, favorable à son installation. Et ensuite, l'augmentation des populations de Pics noirs (Dryocopus martius) qui creusent des loges ensuite récupérées par les
Tengmalm pour leur nidification.
Sans parler des nombreux nichoirs en bois qui ont été posées depuis trois décennies par l'association Groupe Ornithologique de Baulmes et Environs pour encourager à la nidification de ce magnifique rapace qui se nourrit essentiellement de micromammifères.
Ces nichoirs représentent en plus l'avantage de suivre précisément les populations de Nyctales grâce au relevé des dates de ponte, d'éclosion, du nombre d'oeufs puis du bagage des poussins. Enfin ces nichoirs posés par l'homme, plus difficiles d'accès, empêchent la rusée martre des pins de venir se régaler des oeufs de la
Tengmalm.
L'année 2017 fut donc exceptionnelle dans le Haut-Jura pour la chouette de
Tengmalm. Avec pas moins de 76 jeunes envolés (ils ont profité d'une belle fructification des hêtres dont ont aussi profité les petits rongeurs, proie favorite du rapace), c'est un résultat des plus encourageants pour les années suivantes et plus globalement pour le maintien de l'espèce dans la région.
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