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Biodiversité : la reine du château d'Amboise

lundi 10 septembre 2018

Sujet : Protection

Il suffit de lever la tête pour les voir voler. Les hirondelles voltigent dans les airs, d'un balcon du château à un autre, sous le soleil de midi. « Elles sont ici chez elles », sourit Jean-Louis Sureau, directeur du château d'Amboise en observant leurs nids faits dans les mâchicoulis.
Labellisés refuge pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO) depuis 2017, les jardins du château accueillent plus de 82 espèces : mésanges, rouges-gorges, chardonnerets ou encore bergeronnettes…
« Grâce aux vents ascendants qui font office d'ascenseurs, la Loire et la forêt d'Amboise et les jardins sont devenus un sanctuaire pour les oiseaux, poursuit le directeur. On peut les voir voler en permanence. »
“ Au printemps plus de 80 kg de miel ont été récoltés ”
Fier de ce « lieu incroyable » colonisé par les oiseaux, Jean-Louis Sureau espère un jour pouvoir faire profiter du spectacle de ces hirondelles aux touristes. « Il ne s'agit pas de faire un show, précise-t-il, mais, pourquoi pas, un jour, disposer des caméras dans les nids pour les voir de plus près. Les visiteurs veulent une identité préservée. Ils viennent chercher ici des choses qu'ils ne trouvent pas à Los Angeles ! »
Pourtant, le directeur du château aime rappeler qu'il n'a rien inventé : « A l'époque des rois, les oiseaux faisaient entièrement partie du château. Ils enrichissaient leurs volières de chanteurs et de perroquets, notamment pour divertir la cour. »
En se promenant au fond des jardins, on remarque, tout en haut d'un vieux chêne, une petite maisonnette perchée sur une branche. « Avec l'aide de la LPO, nous avons construit un nichoir dans l'espoir qu'une chouette hulotte vienne y faire son nid », confie Didier Descharles, responsable des jardins.
Plusieurs perchoirs et armoires à insectes ornent les jardins ainsi que de nombreuses ruches. « Nous travaillons avec un apiculteur partenaire pour faire notre propre miel que nous vendons à la boutique, précise le directeur du château. Au printemps, plus de 80 kg de miel ont été récoltés. » Autour des abeilles, les plantes et les fleurs resplendissent.
Au jardin, chaque élément a sa place. « Aucun produit chimique n'est utilisé pour l'entretien, prévient Jean-Louis Sureau. Au château, nous avons un devoir d'exemplarité. Il vaut mieux accompagner la nature plutôt que de la contraindre. »
Pour le directeur, ça ne fait aucun doute : un jardin réussi est un jardin qui met nos cinq sens en éveil. Pour l'odorat, les fleurs s'en chargent. Et pour l'ouïe ? « On remercie le chant des oiseaux », sourit le directeur.

Publié le 09/09/2018
lanouvellerepublique.fr




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